Quels numéros appeler et que dire en cas d’urgence ?
On pense souvent aux gestes qui sauvent : massage cardiaque, défibrillateur, position latérale de sécurité… Mais avant tout cela, il y a un réflexe simple et important : prévenir les secours. Un appel bien passé, c’est souvent ce qui fait gagner de précieuses minutes, voire ce qui fait la différence entre la vie et la mort.
Pourtant, face à l’urgence, au stress ou à la peur de se tromper, beaucoup hésitent. Quel numéro composer ? Que dire ? Dans quels cas faut-il vraiment appeler ? Ce guide vous donne toutes les clés pour alerter efficacement, avec sang-froid et précision.
Parce que alerter, c’est déjà agir.
Dans quelles situations faut-il prévenir les secours ?
Il n’est pas toujours facile de savoir si l’on doit composer un numéro d’urgence. Cependant, dès qu’une situation met en danger la vie ou l’intégrité physique d’une personne, il ne faut pas hésiter.
Voici les principales situations dans lesquelles il est impératif d’alerter les secours :
- Perte de connaissance ou état comateux, même temporaire.
- Arrêt cardiaque (la personne ne respire plus ou est inconsciente).
- Détresse respiratoire, étouffement ou sensation de suffocation.
- Hémorragie importante (saignement abondant qui ne s’arrête pas).
- Brûlures graves, chute importante ou suspicion de fracture sévère.
- Accident de la route, chute de hauteur, noyade ou électrocution.
- Comportement incohérent, convulsions ou malaise inexpliqué.
- Incendie, explosion, intoxication au gaz ou fumée.
Il est également recommandé d’appeler si :
- Vous êtes seul(e) face à la victime et que vous ne savez pas quoi faire.
- Vous assistez à une situation anormale : agression, personne allongée dans la rue sans réaction, cris, comportement inhabituel…
- Vous hésitez ou avez un doute : il vaut toujours mieux appeler pour rien que ne pas appeler du tout.
Les secours sont formés pour évaluer la gravité à distance et vous guider. Votre rôle : lancer l’alerte, le plus vite possible, et avec le plus d’informations claires.
Quels sont les numéros d’urgence à connaître ?
Lorsque chaque seconde compte, il est essentiel de connaître les bons numéros à appeler. En France, plusieurs numéros d’urgence existent, chacun correspondant à une situation précise :
- 15 : c’est le numéro du SAMU. Il est à composer en cas de problème médical grave : malaise, perte de connaissance, douleur thoracique, détresse respiratoire… Vous serez mis en relation avec un médecin régulateur qui évaluera la situation et déclenchera les moyens adaptés.
- 18 : ce numéro permet de joindre les pompiers. Il est recommandé en cas d’incendie, d’accident de la route, de chute, d’inondation ou de toute autre situation nécessitant un secours d’urgence technique ou à personne.
- 17 : c’est le numéro de la Police ou de la Gendarmerie. Il doit être utilisé en cas d’agression, de vol, de violences, de danger immédiat lié à la sécurité publique.
- 112 : c’est le numéro d’urgence européen. Il fonctionne partout dans l’Union européenne et redirige votre appel vers le service compétent localement (SAMU, pompiers ou police). Il peut être utilisé même sans carte SIM ou sans crédit, et est particulièrement utile si vous êtes à l’étranger ou ne savez pas quel numéro appeler.
- 114 : ce numéro permet de contacter les secours par SMS ou fax. Il est destiné aux personnes sourdes, malentendantes, aphasiques ou ayant des difficultés d’élocution.
En résumé :
- 15 pour une urgence médicale.
- 18 pour un incendie ou un accident.
- 17 pour un danger ou une agression.
- 112 si vous avez un doute ou êtes à l’étranger.
- 114 si vous ne pouvez pas parler.
Retenez au moins le 112, simple, unique et accessible dans toute l’Europe.
Que faut-il dire lors d’un appel aux secours ?
Passer un appel aux secours peut être intimidant, surtout dans une situation de stress ou d’urgence. Pourtant, il suffit de suivre une structure simple et logique pour donner toutes les informations nécessaires à une intervention rapide et efficace.
Voici les éléments essentiels à transmettre lors de votre appel :
Le lieu Précis de l’intervention
Donnez l’adresse complète : numéro, rue, commune.
Ajoutez, si besoin :
- Un code d’accès ou un étage,
- Des repères visuels (« sur le parking du supermarché », « dans un champ derrière l’école »),
- Toute indication permettant aux secours d’arriver plus vite.
Ce qu’il s’est passé
Soyez factuel :
- « Une personne est tombée dans les escaliers »,
- « Un cycliste a été percuté par une voiture »,
- « Un homme est inconscient dans la rue »…
Ne cherchez pas à poser un diagnostic. Décrivez simplement la situation telle que vous la voyez.
Le nombre de victimes
Indiquez combien de personnes sont concernées.
S’il y a plusieurs victimes, précisez leur état général : blessés légers, inconscients, en détresse apparente…
L’état des victimes
Essayez d’évaluer rapidement leur état :
- La personne respire-t-elle ?
- Est-elle consciente ?
- Perd-elle beaucoup de sang ?
- Réagit-elle si on lui parle ou la touche ?
Les gestes de secours déjà réalisés
- Avez-vous placé la victime en position latérale de sécurité ?
- Avez-vous commencé un massage cardiaque ?
- Utilisé un défibrillateur ?
Mentionnez-le : cela permet aux secours de s’adapter immédiatement.
Votre identité et votre numéro de téléphone
Donnez votre nom et un numéro où l’on peut vous rappeler si la communication est coupée ou si les secours ont besoin de précisions.
Un dernier conseil : ne raccrochez jamais sans y être invité.
L’interlocuteur des secours vous guidera pas à pas, vous posera des questions, et vous dira quand mettre fin à l’appel.
Alerter, c’est aussi rassurer les secours. Plus vos informations sont précises, plus leur intervention sera rapide et adaptée.
Quelles formations pour apprendre à alerter et réagir ?
Savoir quand et comment appeler les secours, c’est bien. Mais savoir quoi faire en attendant leur arrivée, c’est encore mieux. Il existe en France de nombreuses formations, accessibles à tous, pour apprendre les bons réflexes en situation d’urgence. Ces formations intègrent toujours la maîtrise de l’alerte, car prévenir les secours efficacement est un geste de secours à part entière.
Voici les principales formations proposées par l’UDPS 35 :
- GQS – Gestes Qui Sauvent
Durée : 2 heures
Idéale pour débuter, cette formation très courte permet de découvrir les gestes essentiels : protéger, alerter, réagir face à un arrêt cardiaque, une hémorragie ou un accident. Accessible à tous, dès l’adolescence.
- IPS – Initiation aux Premiers Secours
Durée : 4 à 6 heures
Plus approfondie que GQS, elle vous apprend à identifier une urgence, à alerter efficacement et à réaliser les premiers gestes sur un adulte victime d’un accident ou d’un malaise.
- PSC – Premiers Secours Citoyen
Durée : 7 heures
La formation de référence pour tout citoyen. Elle aborde l’alerte, la protection, et tous les scénarios de détresse courants : étouffement, brûlure, inconscience, arrêt cardiaque, malaise, etc. Très pratique et interactive, elle est vivement recommandée pour tous les adultes.
- SST – Sauveteur Secouriste du Travail
Durée : 14 heures
Destinée aux salariés, cette formation comprend un volet sur l’alerte dans le contexte professionnel (vers les secours internes ou externes), ainsi que la prévention des risques au travail.
- PSE1 / PSE2 – Premiers Secours en Équipe
Durée : 35h (PSE1) puis 28h (PSE2)
Pour aller plus loin et intégrer une équipe de secours (dispositifs de sécurité civile, événements publics…). Ces formations s’adressent aux personnes souhaitant devenir secouristes bénévoles ou professionnels.
Se former, c’est acquérir les bons réflexes avant, pendant et après l’appel aux secours. C’est aussi savoir rester calme, lucide et utile dans les premières minutes d’une urgence, celles où chaque geste peut compter.
Alerter les secours, ce n’est pas « juste passer un coup de fil » : c’est le premier geste qui déclenche la chaîne de survie. C’est ce qui permet d’envoyer les bons secours, au bon endroit, dans les meilleurs délais. Trop souvent négligée, mal faite ou retardée, l’alerte peut malheureusement avoir des conséquences graves.
Apprendre à reconnaître les situations d’urgence, à composer le bon numéro et à donner les bonnes informations est à la portée de tous. Et pour aller plus loin, des formations courtes comme les Gestes Qui Sauvent, l’Initiation aux Premiers Secours ou le PSC permettent d’acquérir les réflexes essentiels.
Parce qu’un jour, ce ne sera peut-être pas quelqu’un d’autre, mais vous, qui serez le premier témoin d’un accident. Et ce jour-là, savoir alerter peut faire toute la différence.
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Publié le 15 août 2025